La violence contre Lula est une atteinte au Brésiliens et à l'État de droit

La violence exercée aujourd’hui (le 4 Mars) contre l’ancien président Lula et sa famille, contre l’Institut Lula, contre l’ancienne deputée Clara Ant et contre des personnes liées à l’ancien président, porte atteinte à l’État de droit au Brésil et affecte toute la société brésilienne. L’action menée par la Police Fédérale dans le cadre de l’Opération Lava Jato est arbitraire, illégale et injustifiable, et constitue une grave atteinte aux décisions récentes de la Cour Suprème Fédérale.
Rien ne justifie un mandat d’amener contre un ancien président qui collabore avec la justice de son propre gré chaque fois qu’il y est invité. Ces derniers mois le président Lula a fourni des informations et a fait des dépositions dans le cadre de quatre enquêtes , y compris celles liées à l’Opération Lava Jato qui s’occupe de la corruption au sein de la compagnie pétrolière Petrobras. Des dizaines de témoins ont été entendus lors des derniers mois à propos de cette affaire par la Police Féderal, lors des rendez-vous fixés à l’avance. Pourquoi l’ancien président Lula a-t-il été soumis aux contraintes d’un mandat d’amener? Pourquoi son domicile a-t-il été perquisitionné ce vendredi matin à São Paulo?
2) Rien ne justifie la violation du secret bancaire et fiscal de l’Institut Lula et de la société LILS Palestras . L’opération Lava Jato a déjà officiellement reçu du Fisc (l’administration fiscale brésilienne) tous les renseignements concernant ces comptes bancaires, qui ont fait l’objet d’un audit détaillé l’année dernière.
3) Rien ne justifie la violation du secret bancaire et fiscal de l’ancien président Lula puisque la confidentialité de ces données qui est un droit de tout citoyen lui avait été niée, étant données les fuites répétées et illégales de ces informations dans la presse, ce qui configure un crime jamais enquêté par le Ministère public.
4) Rien ne justifie l’invasion de l’ Institut Lula e de la société LILS, sous prétexte d’obtention d’informations au sujet des conférences faites par l’ancien président Lula à la demande de plusieurs sociétés au Brésil et à l’étranger, comme par exemple l’une des grandes entreprises de télécommunications brésilienne, l’Infoglobo, du groupe Marinho (des Organizations Globo de comunication) (http://www.institutolula.org/as-palestras-de-lula-a-violacao-de-sigilo-bancario-do-ex-presidente-foi-um-ato-criminoso). Encore une fois, tous les renseignements concernant ces conférences avaient déjà été fournis au Procureur de la République fédérale du District Fédéral (Brasília) et acheminés aux juges de l’Opération Lava Jato. Dans ce cas également, le Ministère public n’a rien fait contre les fuites illégales des informations qui étaient soumises au secret de Justice.
5) Rien ne justifie de demander à l’ancien président Lula de témoigner sur un appartement dans la ville de Guaruja, à l’état de São Paulo, qui ne lui a jamais appartenu, et sur une grange d’un de ses amis dans la ville d’ Atibaia, où il va de temps à autre pour y passer quelques jours. Le président Lula a déjà fourni toutes les explications sur cet appartement, et en plus il a rendu publique sa déclaration fiscale de patrimoine. Dans un dossier envoyé au Ministère public de São Paulo, l’ancien président a fourni également des informations sur la grange d’Atibaia, qui ont été jointes au procès auprès de la Cour Suprême Fédérale et diffusées au public.
6) La défense de l’ancien président Lula a déposé une pétition à la Cour Suprème Fédérale pour qu’elle décide le conflit d’attribution entre le Ministère Public de l’État de São Paulo et le Ministère Public Fédéral, pour qu’elle signale qui est en charge de l’enquête. Elle s également demandé une injonction suspensive des procédures parallèles en attendant une décision sur les compétences prévues par la loi. En s’anticipant aux décisions légales par des actions intempestives et coercitives de ce matin, et ayant placé en garde à vue le président Lula avant qu’une décision de la Cour Suprème soit prise, les agents de la Police Fédérale chargés de la nouvelle phase de l’Opération Lava Jato ont commis une grave atteinte à la plus haute Cour du pays, un affront qui s’étend à toutes les institutions républicaines.
7) Le seul résultat de cette violence déclenchée aujourd’hui par les agents de la Police Fédérale est de soumettre l’ancien président à une situation d’intimidation devant l’opinion publique. Ce n’est pas la crédibilité de Lula qui est compromise, mais l’opération Lava Jato elle-même, donc les institutions judiciaires du pays, lorsque ses responsables se tournent vers une cible politique sous les prétextes les plus fragiles.
L’ Institut Lula réaffirme que le président Lula n’a jamais caché son patrimoine ni a reçu des avantages indûs, avant, pendant ou après avoir gouverné le pays pour deux mandats consécutifs, élu par les Brésiliens. Il n’a jamais été impliqué directement ou indirectement dans des actes illégaux, que ce soient ceux qui font l’objet d’enquête dans l’Opération Lava Jato, ou tout autre.
La violence de ce matin – injuste, injustifiable, arbitraire et illégale – sera répudiéé par tous les démocrates, par tous ceux qui ont la foi dans les institutions de l ‘État de droit au Brésil et à l´étranger, parce que Lula est une personnalité internationale qui dignifie le pays, il est le symbole de la paix, de la lutte contre la faim et pour l’inclusion sociale.
C’est une violence contre les citoyens et les citoyennes et contre le peuple brésilien, qui reconnaît en Lula le leader qui a uni le Brésil et a promu la plus grande inclusion sociale de notre histoire.